Rt 4.22

Isaï. 1S 16.1; Es 11.1 David. 1Ch 2.15; Mt 1.6; Lc 3.31

REMARQUES DE CONCLUSION SUR LE LIVRE DE RUTH.

Ce livre est de toute évidence un complément au livre des Juges, et une introduction à celui de Samuel, et sa place est donc bien entre ces deux livres. Dans l’ancien canon Juif il faisait partie du livre des Juges ; mais les Juifs modernes en font un des cinq {Megilloth}, qu’ils placent vers la fin de l’Ancien Testament. Ce livre a été attribué à divers auteurs, mais le plus admis est le prophète Samuel, car avant son époque la généalogie qui figure au chapitre 4, versets 17 à 22, n’aurait pu être écrite. La période couverte par les événements décrits dans Ruth est incertaine. Augustin la rattache au gouvernement royal des Hébreux, Josèphe à l’administration d’Éli ; d’autres à l’époque d’Ehud, ou d’Ibtsan ; ou de Gédéon, etc. L’authenticité de ce livre sacré ne peut être mise en question, et les Évangélistes ont utilisé ses références généalogiques pour exposer la généalogie de Christ. Il a été prédit que le Messie serait de la tribu de Juda, puis qu’il serait de la famille de David, et il fallait donc pour qu’il n’y ait aucune suspicion de fraude ou de dessein, que l’histoire de cette famille fut écrite avant que les prophéties ne soient révélées. Toute l’histoire est intéressante et instructive, et écrite avec la plus grande simplicité. La détresse de Naomi, son affection pour ses belles-filles, le départ d’Orpa, l’attachement de Ruth, le triste retour à Bethléhem, sont racontés d’une manière attachante. La simplicité des manières, le récit du travail de Ruth, l’attention de Naomi, la charité élégante de Boaz et sa connaissance de ses devoirs envers Ruth forment un contraste plaisant avec les scènes agitées décrites dans le livre précédent. Nous trouvons là, d’une manière frappante et affectueuse, le soin que prend la divine providence à ceux qui craignent Dieu, et qui veulent honnêtement faire sa volonté. Le fait qu’une Moabite soit une des ancêtres de Christ semble préfigurer l’admission des nations païennes, des Gentils, dans l’Église. Il doit être fait la remarque qu’aux yeux des Juifs il était regrettable que David soit le descendant d’une Moabite, et l’on peut supposer que Schimeï, dans ses luttes contre lui voulait en partie insulter cette descendance de Ruth. Dans ce livre véridique de nombreuses circonstances montrent qu’elles ne peuvent être le fruit de l’imagination.