Né 13.31

l’offrande du bois. 10.34 souviens-toi. 14, 22; Ps 25.7; 26.8, 9; 106.4; Lc 23.42

REMARQUES DE CONCLUSION SUR LE LIVRE DE NEHEMIE.

Les Juifs parlent de Néhémie, l’auteur et acteur principal des événements enregistrés dans ce livre, comme l’un des plus grands hommes de leur nation. Son inquiétude pour son pays donne le droit de le considérer comme le premier patriote qui ait jamais vécu. Descendant, d’après certains, de la famille d’Aaron, ou, d’après d’autres, de la tribu de Juda et allié à la famille royale de David, dans le cours de Providence Divine il fut un captif à Babylone ; mais là ses qualités furent si apparentes, qu’il a été choisi par le roi de Perse pour remplir une fonction des plus respectables et une mission diplomatique confidentielle. A Babylone il vivait dans la douceur et l’abondance : il n’a manqué de rien ; et il aurait pu continuer à y vivre, dans la même abondance, et dans la même confiance ; mais il savait aussi que ses compatriotes étaient affligés, que les sépulcres de ses pères étaient foulés aux pieds, que les autels de son Dieu étaient renversés, et que l’adoration de tous était totalement négligée, ou tout au moins altérée. Il a cherché la paix de Jérusalem ; a prié pour cette cité ; et il était disposé à sacrifier sa richesse, sa douceur de vivre, sa sécurité, et même sa vie, pour être l’instrument de la restauration des désolations d’Israël. Et Dieu, qui voyait le désir de son cœur, et connaissait les qualités dont il l’avait doté, a pris acte de sa demande, et lui a donné le pouvoir de restaurer la ville désolée de ses ancêtres, ainsi que la pure adoration de leur Dieu. L’opposition de Sanballat et des Samaritains, la fermeté et le zèle avec lesquels il a repoussé leurs insultes et leurs efforts inefficaces ne peuvent pas être lus sans émotion ; et on gardera toujours à l’esprit ce noble exemple de patriotisme, lié au plus sincère dévouement aux intérêts de la religion. La vertu et la piété de ce grand homme apparaissent avec un éclat égal dans les réformes nombreuses et importantes qu’il a effectuées. Il a soulagé les gens de leurs épreuves et leurs oppressions, en abolissant la sévère usure des nobles et des souverains ; il a abandonné son propre revenu, comme gouverneur de la province, au profit du peuple ; et, comme un moyen supplémentaire de diminuer leur misère, il a été un exemple de l’hospitalité la plus princière. Pour une meilleure sécurité, pour une bonne moralité, et une meilleure observation des lois de Dieu, il a rétabli les lieux publics d’adoration, et a dénoncé la profanation du sabbat, qui était arrivée à un excès scandaleux ; il a recensé les captifs revenus, par rapport aux registres authentiques, et leur a permis, de la meilleure manière possible, après un si long et catastrophique intervalle, de tracer leurs généalogies, et de demander l’héritage de leurs familles respectives ; puis il a accompli la séparation du peuple Juif de la multitude mélangée, ceux avec qui ils avaient été incorporés, et il a annulé les mariages nombreux qu’ils avaient faits avec des femmes païennes et idolâtres. Pour son désintéressement, sa philanthropie, son patriotisme, sa prudence, son courage, son zèle, son humanité, et chaque vertu qui constitue un grand esprit, et prouve une âme en communion profonde avec Dieu, Néhémie sera considéré à jamais comme l’un des plus grands hommes de la nation juive ; et un exemple d’existence digne d’être copié par tous les patriotes de toutes nations.